Série: Brigade financière
Auteurs: Malka / Mutti
Editeur: Vents d'ouest
Une chronique BD : Génération BD
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La série « section financière » comptabilise aujourd’hui son deuxième album intitulé «délit d’initié ». Ce thriller moderne qui mélange subtilement le genre polar et le genre western financier débute (voir album n°1 : Corruption) lorsque la brigade financière de Paris entame une enquête dans le contexte trouble de la transition de la Russie vers une économie de marché et du détournement de fonds du FMI.
En effet, un juge d’instruction, un procureur et deux policiers de la section financière s’occupent d’enquêter sur les liens entre une mystérieuse organisation secrète « l’opus scientilique », une avocate, une société pétrolière et une banque russe. De ces investigations policières empruntes de corruptions diverses et de nombreux meurtres, seuls deux des enquêteurs sortiront vivants mais pas indemnes.
Deux ans plus tard, (album n° 2 : délit d’initié) l’Opus scientifique est toujours sur la brèche et projette une opération du genre : "nettoyage sélectif apocalyptique". La brigade financière, depuis reconstituée, enquête sur une affaire classique de délit d’initié et découvre un lien avec l’avocate déjà suspectée par le passé dans l’affaire de « l’opus scientilique ». L’enquête redémarre et progresse bien lorsque le lieutenant Jonquille, rescapée de la première heure, se fait enlever par cette organisation …….
Même si le genre polar basé sur le monde de la finance et du pouvoir n’est pas une originalité en soi (voir IRS et Largo Winch), Richard Malka, scénariste (également de la série l’ordre de Cicéron) et avocat de profession, parvient tout en utilisant les éléments classiques du bon polar à donner un rythme effréné à ce thriller assez étoffé qui mêle actions, sentiments et tensions. En intégrant tout au fil de l’histoire, les préoccupations juridiques réelles et réalistes qui s’imposaient, il a donné au récit une crédibilité appréciable.
Le travail du dessin plutôt infographique d’Andrea Mutti (dessinateur de Brumes Hurlantes, Break Point et du Syndrome de Caïn) d’un réalisme certain est de plus en plus abouti, aussi grâce à la colorisation de Luca Malisan. Le rendu s’apparente aussi parfois visuellement à un esthétisme de type cinématographique. Les arrières plans composés de divers monuments sont aussi appréciables, même si parfois ils contrastent avec la présence moins forte des personnages.
Cette série fait aussi penser au film « 36 quai des orfèvres ».
En attendant la sortie du troisième opus …… bonne lecture aux aficionados du genre !
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