Mission Seattle
Scénariste : Sylvain Runberg
Dessinateur : Stéphane Bervas
Editeur: Rue de Sèvres
Katryn Horst, 22 ans intègre les Optic Squad, unité d’élite supervisée par l’ONU et destinée à la lutte contre le crime organisé international. Accompagnée par l’agent Valdo Reyes, leur première mission sera d’infiltrer et démanteler un impitoyable réseau de trafic humain, dont les ramifications remontent aux plus hautes sphères d’une société ultra-corrompue. Dans leur combat, ils disposent de plusieurs armes : des nano-caméras greffées dans leur cornée, permettant de filmer tout ce qu’ils voient, mais également d'opérateurs les suivant depuis leur QG en soutien tactique.
Katryn devra prouver qu’elle a sa place au sein de cette unité alors qu’elle se retrouvera confrontée à ses propres traumatismes du passé.
Mon avis:
L’histoire en plusieurs couches est construite de façon assez classique mais fonctionne bien. Il y a quelques bonnes trouvailles comme les nano-caméras greffées sur la cornée des agents et la possibilité d’agir sur leur état en leur injectant remèdes et calmants, voir à arrêter leur coeur au besoin.
C’est assez bien réfléchi et à aucun moment l’on remet en doute la technologie ou l’usage de celle-ci dans l’intrigue, comme cela peut parfois arriver. Le scénario prend le temps de délivrer l’histoire et de nous dévoiler les personnages et leur vécu. Forcément, tout est dirigé sur Katryn, que l’on découvre directement à l’oeuvre. Femme aux nerfs d’acier, elle garde en elle un lourd passé qui la rend forte et certainement vulnérable, la suite nous le dira certainement, comme peut le laisser suggérer la fin de ce premier tome.
Le récit tourne autour de la traite d’êtres humains avec un fond de corruption baigné dans une ambiance mafieuse. Rien de bien innovant mais pourtant ce n’est nullement ennuyeux. L’action arrive rapidement, entre-coupée de passage servant l’intrigue en posant des zones d’ombres qui s’avéreront révélatrices tôt ou tard.
C’est une BD très bien construite, soutenue d’un dessin remplissant parfaitement son rôle, le design général est vraiment bien étudié et la colorisation jouant sur des contrastes de dominantes finit très bien l’ensemble. Je me suis laissé rapidement emporter par l’intrigue et ne me suis ennuyé à aucun moment. J’attends donc avec une certaine curiosité la suite de cette série qui a de quoi tenir la distance si elle évite les pièges du genre. A suivre et à découvrir si vous êtes friands de thriller dystopique.