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Chronique BD: Couleurs de l'incendie # 2

Couleurs de l'incendie

Série: Couleurs de l'incendie, Tome 2
Dessinateur : Christian De Metter
Scénariste : Christian De Metter
Coloriste : Christian De Metter
Scénariste : Pierre Lemaître
Editeur: Rue de Sèvres

Ce jour-là, Madeleine, jeune femme divorcée, va probablement vivre le jour le plus horrible de sa fille. Le jouir de son père, directeur d’une banque florissante et elle s’inquiète de ne pas voir arriver son fils Paul pour la cérémonie et demande à son tuteur d’aller le chercher. Et là, stupeur, Paul apparaît à l’embrasure de la fenêtre et se jette dans le vide…
Paul va survivre à sa chute mais ne marchera plus jamais. Madeleine va se consacrer entièrement aux soins de son fils, laissant la principale gestion de la banque à Gustave Joubert, un homme qu’elle avait envisagé d’épouser sur la pression de son père…
Joubert, frustré de ne pas avoir épousé Madeleine, va se révéler un fin stratège pour ruiner Madeleine, bénéficiant du soutien  de Charles, le frère du défunt, un politicien qui n’héritera rien et est confronté à des difficultés financières relative à sa campagne électorale.
Pire, Madeleine apprend que son bonne en qui elle avait toute confiance, l’a trahie pour Joubert… Pire encore… Madeleine apprend que si Paul s’est jeté par la fenêtre, c’est parce qu’il subissait les agressions sexuelles de son tuteur qui entre temps est devenu un journaliste très mondain…
Madeleine, avec une froide lucidité, va mettre en œuvre toute sa créativité pour faire payer tous ceux qui lui ont fait du mal, elle sera sans pitié. Le bruit des bottes venant d’Allemagne devient cependant de plus en plus oppressant…



N’ayant pas lu le tome précédent « Au revoir là-haut », Couleurs de l’incendie est une très belle surprise. Précisons tout de suite que cet ouvrage se lit sans problème sans avoir lu l’ouvrage précédent même s’il m’a donné l’envie de le découvrir. Si le résumé peut paraître bien noir, j’ai volontairement éludé la manière dont Madeleine va se venger enfin d’en laisser la surprise au lecteur car cela constitue le principal « sel » du récit. Ce n’est pas pour rien que l’auteur du roman duquel cette bande dessinée, Pierre Lemaître, est adaptée connaît un succès certain, ses ouvrages se vendant comme des petits pains…

Chapeau aussi à Christian De Metter qui met brillamment le récit en image, son crayonné et ses teintes sombres renforcent la noirceur du récit et souligne sa tension sous-jacente. Le trait est précis et permet facilement de reconnaître les différents protagonistes du récit. J’apprécie aussi particulièrement la manière dont  l’auteur gère l’éclairage sur ses personnages et ses décors.



Le personnage de Madeleine est particulièrement intéressant à suivre, elle montre comment une femme peut se battre dans l’adversité pour son fils. Alors que dans une première phase, elle semble davantage subir la situation, on voit comment elle prend progressivement  conscience qu’elle a été dupée et comment elle développe sa stratégie quasi machiavélique pour reprendre la main.

Tout ceci donne un sentiment de cohésion  mais aussi de recherche de qualité graphique qui s’allie bien à la qualité scénographique. L’alchimie de Pierre… Lemaître du scénario avec celle de Christian… De Metter ce récit en bande dessinée est largement gagnant. Vivement la mise en BD du troisième tome de la série, Miroir de nos peines » qui est sorti tout récemment !

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