Jormungand
Scénariste : Keitarô Takahashi
Editeur: Casterman
Résumé de l’éditeur :
Je les haïrai tous, à jamais.
Jonah, jeune enfant-soldat ne supporte pas les armes ainsi que ceux qui les utilisent et ceux qui les fabriquent. Pourtant, sa survie dépend d'elles, à tel point qu'il finit par rejoindre la milice privée de Koko Hekmatyar, une vendeuse d'armes au caractère atypique et enjoué. Accompagnés de soldats tous plus singuliers les uns que les autres, ils vont parcourir le monde et devoir faire face à des ennemis inattendus.
Entre les mordus de guerre, la jeune femme amoureuse de sa patronne ou encore un enfant qui tue de sang-froid, Jormungand est un sacré mélange ! Un mélange plaisant à suivre tout autour du globe. Petit à petit, vous découvrirez les origines du mal, ce monde corrompu que l'auteur nous dévoile avec subtilité au fil des pages.
Avis :
Jormungand est l’une des nouvelles séries des éditions Meian. Cette série en 11 tomes (déjà finie au Japon) est prépubliée de 2006 à début 2012 dans le magazine Sunday GX de Shôgakukan. Elle possède déjà son anime de 24 épisodes. C’est également la première longue série de Keitarô Takahashi qui débute sa carrière en 2002.
Sur la première page noire du tome 1, on peut lire ceci :
Je pourrais dévorer cinq continents et engloutir trois océans, le ciel me restera à jamais inaccessible, prisonnier de ce corps sans ailes, sans bras, sans jambes.
Je suis le serpent-monde.
Mon nom est Jörmungand.
Qu’est-ce que cela à avoir avec une marchande d’armes ? En faisant mes recherches, il s’avère que le Jörmungand est, dans la mythologie nordique, un gigantesque serpent de mer. Il serait le fils du dieu Loki et de la géante Angrboda. Odin le jetta dans la mer entourant Midgard pour qu’il ne cause pas, selon les prophéties, de ravages chez les dieux. Seulement, ce dernier grandit à tel point qu’il finit par entourer le monde et se mordre la queue. Il est également le rival du dieu Thor.
Voici donc une allégorie intéressante, sur le serpent entourant le monde et la vente d’armes qui est un marché s’étalant partout dans notre société…. Une puissance sournoise prête à tout dévaster. C’est un thème que je n’affectionne pas en général et ce n’est pas le genre de shonen vers lequel je me tournerais. Mais, j’ai été agréablement surprise à la lecture de ces deux premiers tomes !
Alors, c’est un shonen, qui se rapproche quand même d’un seinen. L’auteur nous embarque illico dans l’action, sans fioritures. Nous sommes directement placés aux côtés de Koko, cette marchande d’armes et de ses compagnons, notamment Jonah, un enfant soldat qu’elle vient de recruter. Pas le temps de comprendre ce qu’il se passe, on se croirait dans un film d’action dès le départ et malgré cela, au fil des pages, l’auteur divulgue des informations au compte-goutte et on découvre les personnalités des différents personnages, sans pour autant en connaitre leur passé, ni même la raison de leur présence dans cette équipe. Mais je dois avouer que le scénario est très bien tenu ! On ne se lasse pas et on a envie d’en savoir plus. On s’attache même à eux qui pourtant, ne sont pas foncièrement gentils…. On sent au fil des pages, que la relation entre Jonah et cette vendeuse d’arme devient ambigüe, ils se rapprochent et en même temps se méfient l’un de l’autre, elle semble le manipuler, il semble s’en rendre compte… Il me tarde de savoir comment cela va évoluer dans les prochains volumes !
Le chara-design est également très bon, les personnages sont tous différents et correspondent bien chacun à leur personnalité. Il est facile de savoir qui est qui et même si l’action est parfois très rapide, notre lecture et notre compréhension en sont facilitées. Le trait de Keitarô Takahashi ne m’a pas attiré de suite, mais, encore une fois, au fil de ma lecture, il s’est avéré qu’il correspondait parfaitement à cet univers. Dynamique, sans embellissements, assez clair avec des décors seulement quand il en faut vraiment…. L’auteur préfère attirer l’attention sur l’attitude des personnages et l’intrigue plutôt que sur le reste.
Comme d’habitude, les éditions Meian nous offre une magnifique jaquette et une très belle édition sur du papier épais et agréable en main, ce qui attire encore plus notre regard…
Pour finir, même si je ne suis pas une adepte du genre, et bien, j’ai aimé Jormungand, et je compte bien continuer la série !
Pour plus de visuel:
La bande annonce: https://www.youtube.com/watch?v=ZuEGijgUYzQ