86, EIGHTY SIX
Scénariste : Asato Asato
Dessinateur : Motoki Yoshihara
Dessinateur : Shirabii
Dessinateur : I-IV
Editeur: Delcourt
Résumé :
Tous les jours, la République de San Magnolia essuie les assauts de son pays voisin, l’Empire de Giad. Sur le champ de bataille, des drones autonomes s’affrontent. Ainsi se déroule une guerre n’impliquant aucun être humain… du moins, en apparence.
Au-delà des murs fortifiés de la République se trouve le 86e district, une terre qui n’existe sur aucune carte. Ses habitants, les Eighty six, sont de jeunes garçons et jeunes filles ayant été chassés de chez eux. Les voilà contraints à piloter des drones. Des drones censés être « autonomes »…
Shin, le jeune capitaine de l’escadron Spearhead, et Léna, opératrice au sein de l’armée de la République, vont être amenés à se rencontrer… avant que le tumultueux destin ne joue contre eux !
Avis :
86, EIGHTY SIX est une nouvelle série parue chez Delcourt/Tonkam. Il s’agit d’une adaptation d’un light novel écrit par Asato Asato paru aux éditions Mahô et adapté en série animée sur Crunchyroll. Elle détient aussi deux spin-offs au Japon, centré sur la jeunesse des personnages.
Le dessin de la version manga a été confié aux soins de Motoki Yoshihara et parait depuis 2018 dans le magazine Young Gangan de Square Enix. Trois tomes sont en cours pour le moment au Japon.
Même si la jaquette ne paie pas de mine, lorsqu’on ouvre ce volume, on ne peut être que subjugué par le graphisme de grande qualité. Motoki Yoshihara crée des décors et des ambiances grandioses. Son dessin est beau, clair, soigné et réaliste. L’ombre et la lumière sont maitrisés pour donner le plus d’effet possible aux cases qui sont découpées à la perfection. Les drones sont détaillés au possible…
De plus, deux graphismes différents sont utilisés pour différencier les deux mondes mis en scène. C’est vraiment du beau travail !
Point de vue scénario, on nous plonge directement dans cette guerre où l’on constate les nombreux morts du côté de la République de San Magnolia. De nombreux jeunes gens dont la mort est tue par les instances au pouvoir, car ces drones sont présentés comme totalement autonomes, ce qui est faux. L’unité 86, les Eigthy six sont bel et bien présents à l’intérieur de chacun.
La République est divisée en deux « race », les Albas qui étaient présents sur ces terres avant son fondement et les Coloratas que l’on a désigné comme alliés de l’Empire, déchus de leurs droits civiques et parqués dans des camps à l’extérieur des 85 districts.
Eighty six désigne les porcs à forme humaine vivant là-bas. Ils sont considérés comme des sous-êtres et envoyés au front comme du bétail.
Léna est une commandante de noble famille Albas chargée des opérations des escadrons de défense. Elle vit très mal tout ce mensonge autour d’eux. Depuis son poste de commande, la jeune femme assiste chaque jour à la mort de ces hommes sans pouvoir interagir. Aucun autre commandant ne veut réellement aider ces combattants, chacun s’amuse de leurs sorts tout en mangeant ou faisant la sieste… Celle qui aime « ses marionnettes », voilà comment on l’appelle.
L’ambiance nous fait un peu penser à Hunger Games. Cette République où tous travaillent pour sa grandeur et où ceux qui vivent le plus loin de la capitale sont exploités et traités comme des bêtes. Ce pouvoir et cette grandeur qui cachent derrière eux une vérité triste et hideuse que les plus aisés ne cherchent pas à comprendre ou se plaisent à dissimuler.
La deuxième partie du tome se focalise sur les 86. Qui sont-ils ? Où et comment vivent-ils ? Nous découvrons l’escadron de la première division qui travaillera de pair avec Léna. Une bande de jeunes tous plus gentils les uns que les autres et on ne peut que les prendre en sympathie. L’un d’eux, Shin, de son nom de code « Undertaker » est surnommé le faucheur. C’est lui qui prend la tête des opérations sur le terrain. Il possède une intuition hors du commun, comme s’il pouvait prévoir les mouvements de l’ennemi et, il est sans nul doute, un combattant hors du commun.
L’action est forte et magnifiquement retranscrite. Par contre, les combats sont parfois fort sombres et, comme il s’agit de drones, il est difficile de clairement la comprendre. On doit se concentrer sur le dessin pour assimiler les différents mouvements et attaques de chacun. Toutefois, le travail de découpage et les graphismes restent époustouflants !
C’est un gros coup de cœur pour cette nouvelle série ! Un petit bijou d’action et de graphismes incroyables alliés à un scénario novateur et prenant.
Que demander de plus, si ce n’est le prochain volume ?
Pour lire un extrait : ici !