Chronique BD: Katanga # 1

Diamants
♥ Coup de coeur ♥


Série: Katanga #1
Auteurs: Fabien Nury, Sylvain Vallée, Jean Bastide
Editeur BD: Dargaud

Une chronique BD: Génération BD
 

L'histoire
Le 30 juin 1960, le Congo déclare son indépendance. A peine onze jours plus tard, le Katanga fait sécession. Godefroid Munongo, ministre de l'intérieur du Katanga indépendant fait appel à des mercenaires pour défendre les intérêts de ce nouvel état. Il reçoit pour ce faire l'appui financier du directeur de l'Union Minière du Haut-Katanga qui a également ses propres intérêts en jeu.
Cette indépendance provoque une guerre civile, les étrangers fuient le pays. Dans ce climat de panique générale, un domestique noir en profite pour tuer son patron et lui dérober une mallette contenant 30 millions de dollars en diamants. Il devient rapidement riche mais aussi traqué, notamment par le groupe des mercenaires.


Mon avis
C'est de la même trempe qu’ "Il était une fois en France". Et comme le rappellent les auteurs au début du livre "Ce récit est une pure fiction mêlant des faits et des personnages ayant réellement existé avec des suppositions et des inventions délibérées." Les auteurs ont bien raison de le mentionner tant le récit parait plausible. Dès le début, on est happé par l'histoire. Le prologue commence très fort. On est instantanément plongé dans une ambiance africaine précoloniale. Sur une dizaine de pages, Fabien Nury raconte comment Msiri a bâti son Royaume qu'il nommera "Katanga". Pendant plus de trente ans, il régna par la force et le sang. Il devint riche notamment grâce au commerce des esclaves et au butin de guerre. Son règne prit fin en 1886  à l'arrivée du commandant belge Le Marinel qui lui colla une balle dans la tête.

La transition vers l'histoire postcoloniale du Congo est très rapide. Le rythme est très soutenu que ce soit pour les émeutes de 1960 lors de l’indépendance du Congo ou pour le recrutement des mercenaires. Malgré la violence et la dureté de certaines scènes, le récit sonne toujours très juste. Il est vrai que la corruption, la cupidité et la cruauté sont toujours d'actualité. Les dialogues ne passent pas non plus inaperçus, ils sont très travaillés et d'un réalisme terriblement efficace.

Au niveau graphique, les tronches des personnages sont bien soignées. Elles sont très typées et ont une touche cinématographique. Elles font fort penser à celles que l'on trouve dans les films joués par Lino Ventura et Francis Blanche dans les années 60. Les plans et les découpes sont également dans un style cinématographique, elles sont larges et c'est très réussi.

Bref, voici un récit mêlant le polar et l'histoire. Il est certes un peu violent mais incroyablement captivant. Une BD à conseiller!
Tad

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