Série: L'épée d'Ardenois # 1
Auteur: Willem
Editeur: Paquet
Une chronique BD:
Génération BD
© Paquet
Présentation de la BD «L'épée d'Ardenois # 1» :
1074. Les quatre compagnons de l’aube, Arthus, Grimbert, la Fouine et Ardenois ont combattu et vaincu Nuhy, le seigneur à l’armure noire ainsi que son âme damné Hellequin de Bois Maudit. Après la défaite de Nuhy, son armure a été disséminée entre les trois royaumes.
1094.
Tandis qu’il enseigne le maniement de l’épée au jeune Garen, Ardenois est surpris de retrouver en travers de son chemin Hellequin de Bois Maudit, laissé à l’agonie 20 ans plus tôt. Celui-ci sème mort et destruction, cherchant à réassembler les pièces éparses de l’armure. Ardenois assassiné, son épée volée, Garen se rend au fief d’Oddenburg afin de prévenir le roi Tancrède le Jeune du danger qui menace la paix des trois royaumes….
L’avis de Shesivan :
Après le Lombard, c’est l’éditeur Paquet qui décide d’investir* dans le med-fan (mediéval fantastique pour ceux qui auraient un train de retard) et de faire confiance en un très bon auteur, Etienne Willem. Chez le même éditeur, nous lui devons déjà une série qui flirte agréablement avec le cluedo et les romans british de Lady Agatha Christie, non pas « Arsenic et vieilles dentelles » ni « Chapeau melon et bottes de cuir » mais « Vieille bruyère et bas de soie » ainsi que son spin off « Le Cercueil des souvenirs ». Du colonel Moutarde dans la bibliothèque avec un chandelier au Chevalier Artus dans l’auberge avec une épée, il n'y a qu'un pas…
Tant mieux car voici un dessinateur qui a un coup de patte bien étonnant et très plaisant, coup de patte puisqu’il a décidé de donner dans le style animalier…
A parcourir les personnages et décors de cette « Epée d’Ardenois » on pense tout de suite au « Robin des Bois » de l’oncle Walt. Cela n’étonnera donc personne que Etienne Willem bosse dans le dessin animé. On fait évidemment aussi le rapprochement avec d’autres séries BD animalières qui font un carton – tabac pour les fumeurs – je cite « D'Epée et de Crocs » ainsi que « Blacksad » et le primé « Vent dans les saules » du breton Plessix.
Rien à jeter dans cette nouvelle symphonie qui se déclinera en quatre mouvements. Les personnages sont plaisants, typés, leur apparence animale permettant une association rapide et évidente avec leur trait de caractère, les décors sont superbement rendus par les tons chauds des couleurs… il y a même une carte pour ceux qui ont peur de se perdre… quant au scénario, il est bien rythmé, très classique dans le genre, le thème de la vengeance étant un des favoris du med-fan – une histoire qui n’est pas sans rappeler un certain « Banni » paru récemment.
En voyant le résultat final, on pourrait se dire que Willem a voulu faire simple, mais faire simple est parfois beaucoup plus compliqué qu’on le croit. Il faut un gigantesque travail préparatoire et j’imagine que l’illustrateur a passé des journées sur sa planche de travail à peaufiner ses personnages.
Alors, rat de bibliothèque ou pas, ne faites pas votre tête de cochon, lisez-moi ça entre chien et loup, quand il fait encore un froid de canard, si vous ne vous couchez pas comme les poules, quand il pleut comme vache qui pisse, un temps de chien, quoi, cela vous fera pleurer comme un veau ou rire comme une baleine, car pour appeler un chat un chat ni verser des larmes de crocodile, cette BD vous fera une effet bœuf .
Chèvrivan
*Paquet met le paquet
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