Daemons of the Shadow Realm
Dessinateur : Hiromu Arakawa
Scénariste : Hiromu Arakawa
Editeur: Kurokawa
Résumé détaillé
Chapitres 25 à 28
Dans ce septième tome, la tension s’intensifie autour des entrepôts où la lutte pour la survie et la vérité bat son plein. Le clan Kagemori, animé d’une détermination farouche, progresse inexorablement pour délivrer ses otages, malgré la présence redoutable d’Ivan, dont la force et l’intellect maintiennent les protagonistes sous une menace constante.
Au cœur de ce chaos, Yuru aspire désespérément à retrouver la normalité. Mais, confronté à des adversaires singulièrement résolus à tester ses limites, il se trouve écartelé entre colère, peur et résilience.
De son côté, la véritable Asa doit enfin faire face à celle qui occupe sa place, donnant lieu à une rencontre âpre et décisive : ici, identité, usurpation et instinct de survie forment la matière même de l’affrontement.
Les personnages secondaires, loin d’être réduits à de simples figurants, gagnent en profondeur, chacun étant confronté à des dilemmes ou des révélations qui enrichissent la trame générale.
Ce tome se distingue par sa densité narrative : actions, dialogues suspendus et choix lourds de conséquences s’entrecroisent, dessinant un carrefour chargé d’incertitudes et de possibles réconciliations, où chaque acte pèse et prépare un futur encore plus incertain.
Avis critique
Hiromu Arakawa démontre, dans cet opus, toute l’étendue de sa maîtrise narrative.
La tension psychologique irrigue chaque scène, donnant au récit une densité presque tangible — à l’image de ses meilleurs passages dans « Fullmetal Alchemist ».
Les multiples points de vue et la tension émotionnelle des personnages -principaux ou secondaires- rappellent combien l’auteure excelle dans l’écriture chorale : une simple parole, un regard, et c’est toute une relation ou une loyauté qui vacille ou se renforce.
L’univers de Tsugai, subtilement tissé de folklore et d’un surnaturel omniprésent, apporte cette atmosphère hybride où se mêlent la peur primale, la quête d’identité et la réflexion sur la dette, la solidarité et la trahison.
Le graphisme d’Arakawa sert parfaitement cette ambiance : les cases, tantôt oppressantes, tantôt ouvertes sur l’extérieur, portent la tension et l’émotion brute avec une justesse rare.
Toutefois, certaines limites sont à relever. L’avancée de l’intrigue, volontairement lente, pourrait dérouter ceux qui attendent des rebondissements immédiats ou des conclusions franches : ce tome joue pleinement la carte du suspense étiré, où chaque pas, chaque hésitation, fait attendre le grand basculement qui ne viendra peut-être que dans le prochain volume.
La complexité croissante, due au nombre de personnages et d’arcs secondaires, impose également un suivi attentif pour ne pas perdre le fil.
Enfin, l’absence de résolution majeure peut laisser sur leur faim les lecteurs les plus impatients.
Malgré ces réserves, ce tome 7 s’affirme comme une réussite : il approfondit les motifs chers à Arakawa – la résilience, le choix et la nature de l’humanité – tout en maintenant une tension à la fois dramatique et intime.