Comès D'ombre et de Silence
Scénariste : Thierry Bellefroid
Editeur: Casterman
Comès va alors traverser deux années de vaches maigres où il va revenir vers sa passion pour la musique. Seul, élément positif, il va se mettre en couple avec Christiane, la femme de René Hausman ; cela ne va cependant pas trop avoir d’influence sur l’entente entre les deux hommes…
Alors que Comès n’a plus de perspectives dans le monde de la bande dessinée, deux rédacteurs de chez Casterman vont venir le chercher afin de mettre en place un nouveau magazine de BD pour adulte : « A suivre ». Comès a une perspective de 120 pages où il a quartier libre et c’est à ce moment-là que son talent et sa carrière vont sortir de leur silence. L’album « Silence » est chef d’œuvre et reconnu comme tel, la carrière de l’artiste peut vraiment commencer… S’ensuivront alors « La belette », « Eva », « L’arbre-cœur », « Iris », « La maison où rêvent les arbres ». Après une période difficile liée à divers événements (le décès de son ami Pratt, la fin de « A suivre », …), Comès réalisera encore deux albums qui connaîtront un succès plus mitigé : Les larmes du tigre » et « Dix de der ». Avec la perte de sa compagne et sa muse, Christine, Comès va traverser une nouvelle et dernière phase difficile, il s’éteindra le 6 mars 2013.
Thierry Bellefroid met en valeur l’importance des influences des différents autres auteurs de bande dessinée que Comès va être amené à côtoyer, soulignant entre autre celle de José Munoz. La maîtrise des clairs-obscurs et des noirs profonds, l’art de ‘épure dans le trait et la mise en page quasi cinématographiques, son aptitude à pouvoir exprimer des idées quasiment sans phylactères, la mise en place d’une ambiance particulière dès les premières pages… Autant de qualités qui rendent cet auteur si unique… Mais l’auteur met également en exergue la personnalité discrète et fidèle de Comès, son sens de l’amitié et son attachement à la nature…
J’ai connu Comès via Tintin et ai pu découvrir progressivement ses nouveaux albums… Prendre le temps de parcourir la biographie de Thierry Bellefroid m’a permis de redécouvrir une œuvre dont, trop jeune à l’époque, je n’avais pas sais tout le talent même si je sentais bien qu’il s’agissait de bandes dessinées atypiques et de qualité. J’ai découvert aussi un personnage attachant qui a vécu sa période bobo, qui a ramé beaucoup aussi, mais qui n’a cessé de vouloir dessiner et d’affiner son style… C’est sûr, dès demain, je me replonge dans les albums du maître !