LES PIN UPS DE BERTHET

Point n’est besoin de présenter Philippe Berthet qui fait partie de cette deuxième génération d’auteurs belge qui permit à notre pays d’encore figurer au top de la BD mondiale. La série Pin Up fait d’ors et déjà partie des classiques de la BD.

Une exposition lui est consacrée dans la crypte de la galerie Petits Papiers Sablon, l’occasion de pouvoir admirer quelques planches originales mais aussi des illustrations couleurs de ces créatures des années 50, capables d’affoler l’imaginaire sans dévoiler le moindre bout de chair.

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Philippe Berthet :

J‘ai été nourri aux polars des années 50, des films qui ont eu un grand impact sur mon imaginaire. Pin Up est un hommage à ces années, son côté glamour. Ce qui me fascine c’est ce côté coquin, qui évoque sans dévoiler. J’aime bien la série Madmen, c’est un retour à ce type d’érotisme. Ma pin up, je ne l’ai pas imaginé à partir d’un modèle particulier, il y a bien l’influence de Milton Caniff. Elle évolue avec le temps. La première série se passait pendant la deuxième guerre mondiale, la dernière à la fin des années 50.

Quant à Nico, son univers est imaginé à partir du magazine Mécanique illustrée, un futur avec un côté rétro, des voitures volantes etc. une certaine naïveté dans l’avenir, beaucoup de rondeurs qui conviennent à mes dessins.

Je suis arrivé à la BD un peu par hasard, je ne connaissais que les séries essentielles. Comme je ne savais pas quoi faire, mes parents m’ont envoyé à St Luc. J’ai eu la chance de faire partie de l’Atelier R, avec Andreas, Schuiten… J’ai découvert pas mal d’auteurs étrangers et notamment italiens qui ont fait ma culture. A l’époque il y avait encore de la place pour ceux qui voulaient faire de la bande dessinée. A présent, il y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus.

C’est pour moi une grande satisfaction de créer un univers, c’est un peu un théâtre de marionnettes dont j’agite les fils. Je ne suis pas un maniaque du détail, jamais je ne vais essayer de me documenter à fond, l’univers que je conçois est issu de mon imaginaire. Je n’ai pas trop envie de me rendre aux USA, cela pourrait trahir mon fantasme américain.

En octobre paraîtra un troisième épisode de la série Nico et pour l’instant je suis occupé à travailler avec Régis Hautière sur une histoire en deux volumes qui se passera toujours dans les années 50, aux USA mais aussi à Cuba.

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