Avis :

Blue Flag ne paie pas de mine de par son pitch d’une banale simplicité, le récit du quotidien de trois lycéens… Mais pourquoi alors chaque tome me touche droit au cœur ?  Et bien parce que, Kaito est sans nul doute un magnifique narrateur doué d’un grand sens poétique.  Cet auteur arrive à faire mouche en un seul dessin… Des dessins qui représentent tellement bien les sentiments de ces personnages tout aussi attachants les uns que les autres, même ceux dont on ne se rapproche pas vraiment…

A la fin du deuxième tome, Taichi, voulant faire fi des sentiments négatifs du passé, se jette devant les roues d’un camion pour sauver un petit chaton.  Tôma, quant à lui, s’élance pour protéger son ami et prend le choc à sa place.  Le suspens était insoutenable et Kaito y met fin dès la première page du troisième tome en nous montrant Tôma sur un lit d’hôpital avec pour seule blessure grave, une jambe cassée…. Fiou !

Mais même si c’est Tôma qui se retrouve cloué sur un lit, ici, c’est Taichi qui est le plus touché. 

Mentalement, il n’arrête pas de culpabiliser.  A cause de lui, son ami ne pourra pas réaliser son rêve et participer au Kôshien avec son équipe de base-ball. 

Bien que tout le monde soit bienveillant autour de lui, il va plonger dans ce sentiment de culpabilité jusqu’à repousser tous ceux qui voudront l’aider notamment Futaba à qui il demande clairement de choisir entre lui et Tôma sous le coup de la colère.

Avec ce volume, on s’insinue réellement dans la tête de Taichi pour comprendre un peu mieux la complexité de cette amitié entre ces deux lycéens et ce sentiment d’infériorité qu’il vit depuis toujours.  Pourquoi a-t-il fini par devenir ami avec lui ? 

Sentiment que l’auteur nous fait comprendre par plusieurs flashbacks… Comme il est difficile d’être ami avec quelqu’un à qui tout réussit. 

Vraiment ? 

Mais n’a-t-il pas, lui aussi, vécu des choses terribles qu’il a dû surmonter ? 

Oui, Taichi, tout en faisant son introspection, se rend compte que son ami est loin d’avoir eu la vie facile mais il a toujours été là pour lui, bienveillant, et ça le rend encore plus coupable.   Il se déteste d’être tel qu’il est.  Mais il fallait en arriver là pour changer et encore une fois, en quelques images muettes, comme lors du déroulement du match du Kôshien, l’auteur va nous faire ressortir tous ses sentiments d’une façon tellement poignante, que j’avoue, j’en ai pleuré…

Parallèlement, Futaba va mettre un doigt sur les véritables sentiments qu’elle porte à ses deux amis et il me tarde de voir comment elle va s’en sortir…

Dans ce manga, point n’est besoin de fioritures ou artifices. Tout est juste essentiel et c’est beau…

Un vrai petit bijou à découvrir avec un tout nouveau coffret pour les trois premiers volumes, avant que le tome 4 sorte le 9 janvier 2020!