Perfect Edition
Dessinateur : Masashi Kishimoto
Scénariste : Masashi Kishimoto
Traduction : Sébastien Bigini
Editeur: KanaL’histoire de ce 34ème volume, en quelques lignes…
Tome 34/36 - Chapitres 638 à 657
Cette fusion monstrueuse transforme celui qui fut autrefois un héros en une incarnation vivante de la destruction, dotée d’une puissance qui défie l’entendement humain.
Ce qu’on en a pensé…
Quel volume ! Ce tome 34 de l’édition Hokage nous livre l’un des moments les plus électrisants de toute la saga Naruto.
Kishimoto frappe fort, très fort, avec un récit qui nous happe dès les premières pages et ne nous lâche plus jusqu’à la dernière case. C’est du grand art narratif, du spectacle pur à l’état brut !
L’ascension d’Obito en tant que réceptacle de Jûbi constitue un tournant narratif absolument saisissant. Kishimoto parvient à nous faire ressentir physiquement la menace existentielle que représente cette transformation. Chaque planche transpire la tension, chaque dialogue crépite d’une urgence palpable.
L’auteur maîtrise parfaitement l’art de l’escalade dramatique, nous tenant en haleine page après page.
L’intervention des quatre Hokage légendaires offre des moments d’anthologie pure. Voir Hashirama, Tobirama, Hiruzen et Minato unir leurs forces dans un ballet destructeur relève du génie chorégraphique. Leurs techniques s’enchaînent avec une fluidité remarquable, créant des séquences d’action d’une beauté visuelle époustouflante. Cette édition Hokage sublime ces planches avec une qualité d’impression qui révèle chaque détail du trait magistral de Kishimoto.
Au cœur de ce tome 34, un des passages les plus poignants est sans doute la réunion tant attendue entre Naruto et Minato, unis enfin dans un combat commun pour sauver leur village bien-aimé de Konoha. Ce moment, chargé d’émotions, résonne profondément avec les fans qui attendaient depuis longtemps cette rencontre symbolique entre l’Éclair Jaune et son fils.
Cette alliance familiale transcende le simple affrontement pour devenir un véritable acte de rédemption et de protection. Elle illustre magnifiquement les thèmes chers au shonen : la force des liens familiaux, le sacrifice et l’espoir. Voir ces deux générations combattre côte à côte pour leur pays ajoute une dimension humaine et touchante à l’intensité dramatique du volume.
Ce passage offre une pause émotionnelle bienvenue dans la frénésie des combats titanesques, rappelant que derrière les pouvoirs extraordinaires, ce sont avant tout des relations humaines qui motivent les héros. Une scène qui restera gravée dans la mémoire des lecteurs, renforçant l’attachement à l’univers de Naruto.
Cependant, et c’est là le seul bémol de ce volume exceptionnel, on ne peut s’empêcher de ressentir une certaine lassitude face à cette surenchère permanente dans les niveaux de puissance. Chaque nouveau combat semble devoir surpasser le précédent en termes de destruction et de spectacle, créant une inflation des pouvoirs qui frise parfois l’absurde.
Cette escalade constante, bien qu’impressionnante visuellement, dilue paradoxalement l’impact émotionnel de certaines confrontations. Quand tout devient titanesque, plus rien ne l’est vraiment. Les techniques se multiplient, les transformations s’accumulent, et on finit par perdre cette intimité du combat qui faisait le charme des premiers arcs de la série.
Malgré cette réserve, force est de reconnaître que Kishimoto parvient encore à maintenir un équilibre narratif remarquable. La faille dans le contrôle d’Obito sur Jûbi introduit une vulnérabilité humaine au cœur de cette débauche de puissance cosmique. Cette fragilité psychologique rappelle opportunément que derrière ces démonstrations de force se cachent des êtres humains rongés par leurs démons intérieurs.
L’auteur réussit le tour de force de conserver une dimension émotionnelle forte malgré l’ampleur apocalyptique des enjeux. Les flashbacks sur le passé d’Obito, distillés avec parcimonie, humanisent ce personnage devenu monstrueux et maintiennent notre investissement émotionnel.
Ce tome 34 demeure un chef-d’œuvre de tension narrative qui confirme le génie de Kishimoto pour orchestrer les grands moments épiques. Oui, la surenchère dans les pouvoirs atteint parfois des sommets vertigineux qui peuvent dérouter. Mais quelle maîtrise dans la mise en scène ! Quelle intensité dramatique !
Cette édition Hokage magnifie un volume déjà exceptionnel, offrant aux fans une expérience de lecture premium qui rend justice à l’un des moments les plus marquants de la série. Un incontournable absolu qui, malgré ses excès assumés, nous rappelle pourquoi Naruto reste une référence indépassable du manga shonen.
Milan Morales